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La frontière entre les États-Unis et le Mexique mesure
environ 3 150 kilomètres, et va de l'océan Atlantique
à l'océan Pacifique. L'écart de développement
économique entre les deux pays ainsi que l'Accord de libre-échange
nord-américain ont contribué à établir une
forte interdépendance entre les deux côtés de la
frontière avec l'apparition côté mexicain de maquiladoras
(usines manufacturières tournées vers l'exportation) qui
a favorisé le développement de nombreuses villes-jumelles
dont la plupart existaient auparavant. Avec 181 millions de personnes
l'ayant franchie en 2015, elle est la frontière la plus empruntée
du monde. Cependant, elle fait aussi l'objet d'une surveillance importante
de la part des États-Unis, via la Patrouille frontalière
des États-Unis, la policía fronteriza, qui cherche à
limiter l'afflux d'immigrants. Sur une partie de sa longueur, elle est
ainsi fermée par un mur.
En quoi la frontière entre le Mexique et
les États-Unis est-elle devenue un enjeu politique majeur dans
la politique des États-Unis ?
Nous verrons dans un premier temps la frontière dans les années
90, dans un deuxième temps comment Donald Trump à mis
cette question sur le devant de la scène et enfin dans un troisième
temps dans quels mesures l'arrivée de Joe Biden peut signifier
un espoir pour les migrants
I.
La frontière dans les années 90
En 1994, l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA)
qui définit un ensemble économique entre le Mexique, les
États-Unis et le Canada entre en vigueur. Cet accord vise essentiellement
à réduire voire éliminer les barrières commerciales
entre les trois pays signataires, tout en maintenant celles qui sont
politiques. La même année, les Américains ont lancé
le programme Guardian afin de lutter contre l’immigration clandestine.
Ils ont donc construit un mur frontalier dans le but d’empêcher
aux clandestins de passer.
[Depuis, les travailleurs sans papiers tentent de passer par d’autres
voies, encore plus dangereuses comme le désert de l’Arizona
où des milliers de personnes sont mortes. Enfin, s’ils
parviennent à passer aux États-Unis, ils peuvent rencontrer
la « Migra ». « La migra » est la police des
frontières américaine et les « coyotes » sont
les trafiquants qui, en échange d’argent, promettent aux
clandestins de les aider à traverser la frontière mais
les conduisent souvent à la mort.]
Quelques mots en espagnol sur le sort des migrants.
Desde entonces, los trabajadores indocumentados
intentan pasar por otros caminos cada vez más peligrosos como
el desierto de Arizona en el que muchas personas pierden la vida, como
el Río Grande en el que otros se ahogan. Por fin, si consiguen
pasar a Estados-Unidos, pueden encontrarse con la migra. La migra es
la policía fronteriza estadounidense. Del otro lado, están
los coyotes. Son traficantes que a cambio de dinero ayudan a los clandestinos
a cruzar la frontera a veces con éxito y otras veces les conducen
a la muerte.
En résumé, les routes du rêve
américain sont de plus en plus périlleuses, parfois mortelles.
Depuis les années 1990, les moyens de surveillance de cette frontière
ont beaucoup augmenté à cause de la lutte contre l’immigration
et de la lutte contre les narcotrafiquants au Mexique. Le nombre de
patrouilleurs passant ainsi de 3 555 en 1992 à 17 415 patrouilleurs
en 2009. La misère au Mexique et la violence des cartels étant
les deux facteurs de l'immigration aux États-Unis, la frontière
devint alors rapidement un enjeu politique majeur.
II. Comment Donald Trump à mis cette question
sur le devant de la scène
En 2016, lors des élections présidentielles aux États-Unis,
le candidat Trump avait fait de la construction d'un mur à la
frontière mexicaine l'un des fers de lance de sa campagne. En
affirmant même que le Mexique allait en outre payer pour ce projet.
Mais quatre ans plus tard, ce fameux mur n'a guère avancé.
Les Mexicains n’ont pas versé un seul peso aux États-Unis
pour la construction du mur et la distance couverte par de nouvelles
structures totaliserait moins de quelques dizaines de kilomètres
car une partie du budget a été consacré à
l’entretien de parties existentes. Depuis l’arrivé
de Donald Trump au pouvoir la construction de la frontière aurait
coûté plus de 20 millions de dollars par kilomètres
(1,6 km), pour un coût total de plus de 11 milliards, ce qui en
ferait, de loin, le mur frontalier le plus cher au monde. Peu importe
pour Trump, c'est un symbole de sa politique, à tel point que
lors de l'investiture de Biden, le républicain Trump se trouve
au Texas à féliciter ceux qui ont travaillé sur
son mur. Trump est au côté des vrais patriotes! Plus efficace
que le mur, le chantage sur le gouvernement mexicain portera ses fruits.
Trump menace de taxer les produits mexicains à la frontière.
Il obtient ainsi que les Mexicains fasse le travail à sa place.
L'armée mexicaine va servir de barrage contre le flux migratoire
à la frontière du Guatemala. Les réfugiés
attendent dans des camps du côté Mexicain. Ils subissent
des exactions. Trump n'hésite pas à séparer les
familles. C'est cette inflexibilité qui séduit son électorat.
III. Dans quelle mesure l'arrivée de Joe
Biden peut signifier un espoir pour les migrants
Dès son arrivée au pouvoir Joe Biden signa une "proclamation"
pour suspendre les travaux de construction d'un mur à la frontière
avec le Mexique et son financement. Joe Biden transmis en parallèle
un projet de loi sur l'immigration au Congrès. Il offrira notamment
aux 700 000 jeunes arrivés clandestinement aux Etats-Unis lorsqu'ils
étaient enfants (les dreamers = los soñadores), et aux
autres immigrés en situation irrégulière une possibilité
de naturalisation à terme et sous conditions. Le projet de réforme
prévoit aussi des fonds supplémentaires pour renforcer
la surveillance et les contrôles aux frontières et un plan
d'assistance au Salvador, au Guatemala et au Honduras, les pays d'origine
de la plupart des migrants, de quatre milliards de dollars sur quatre
ans. Biden veut lui aussi arrêter l'immigration mais il le fait
en respectant les droits de l'homme, fait retrouver les familles des
enfants isolés, prévoit des solutions alternatives comme
les plans de développement. D'un côté, prévaut
le America first América primero
de l'autre América vuelve America
is back, autrement, une Amérique noble et généreuse,
au soft power puissant.
Conclusion
Pour conclure, nous pouvons dire que la frontière mexico-étasunienne
est un enjeu politique majeur pour les États-Unis. La question
migratoire occupe une partie importante des campagnes électorales
et elle revient dans l'actualité à maintes reprises. La
minorité hispanique est une minorité très importante
aux États-Unis qui a le pouvoir de faire basculer d'un côté
ou de l'autre. Cependant le clivage ne concerne pas les intentions mais
la manière.
Lors de sa tournée internationale début juin en Amérique
centrale, la vice-présidente Kamala Harris a demandé solennellement
aux migrants de ne plus prendre de risques et de rester chez eux. On
voit bien que les objectifs sont les mêmes que le gouvernement
précédent, freiner les flux migratoires mais en appliquant
une politique plus humaine et de coopération.
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