Accroche / Amener le sujet Le 15 et 16 mai 2021 les Chiliens ont voté pour désigner les membres d'une assemblée constituante afin d'écrire une nouvelle constitution. C'est l'espoir pour la population chilienne de sortir de la crise qui s'est déclenché en 2019 pour un fait apparemment insignifiant : l'augmentation du ticket de métro. Comment l'expliquer? Il faut pour le comprendre remonter au 11 septembre 1973. Car en effet c'est dans le coup d'État qui renversa le président socialiste Salvador Allende qu'il faut chercher les réponses.
Question Comment la dictature chilienne est-elle à la source de la crise que traverse le Chili aujourd'hui? Je m'appuierai sur le film "Machuca" qui nous donne un éclairage sur la société chilienne avant le coup d'État. La violence de la dictature qui permet d'expliquer sa longévité est illustré par de nombreux textes et nombre de films. Nous verrons enfin pourquoi la transition démocratique, puis l'alternance démocratique entre Michelle Bachelet et Sebastian Piñera ne suffit pas à calmer les mécontentements.

I. Le film Machuca reflète très bien la société chilienne avant le coup d’état. C’était une société extrêmement divisée où les inégalités sociales étaient très fortes. Une sorte de muraille invisible séparait les classes sociales aisées et populaires . Le pays est fracturé sur les plans social, politique, et économique. En somme, de 1971-1973, le déclin progressif de l'économie engendre des grèves à répétition et une opposition croissante au programme socialiste du gouvernement Allende. Devant l’impuissance du gouvernement de l’UP à juguler les crises (l’inflation atteint 600% en 1972), qui on l’a vu sont aggravées de l‘étranger, de plus en plus de monde considère qu’Allende n’est plus l’homme de la situation. Le 11 septembre, jour prévu par Allende pour l’organisation d’un référendum constitutionnel, les troupes factieuses prennent position aux endroits stratégiques de la capitale et encerclent le palais de la Moneda où se barricadent Allende et ses derniers gardes loyaux. Bombardé par l’aviation, pilonné par des chars postés à proximité, le palais présidentiel est transformé et ruines et le Salvador Allende, sommet de se rendre avec sa famille, préfère se suicider (hypothèse communément admise aujourd’hui comme étant la plus plausible après avoir longtemps suscité le débat). Augusto Pinochet devient alors dictateur du Chili.

I. La película Machuca - respuestas - refleja muy bien la sociedad chilena antes del golpe de Estado. La sociedad chilena era una sociedad muy dividida con mucha desigualdad. La crisis económica acarrea muchas huelgas y manifestaciones. Los conversadores están en contra de las reformas de Allende. En las manifestaciones la burguesía grita "Allende, Allende, la patria no se vende" mientras que las clases populares gritan "Allende, Allende, la patria te defiende". El gobierno de Allende, la Unión Popular, UP, no puede parar la crisis. La inflación alcanza los 600 por cientos en 1972 y este clima de tensiones fomentado desde el extranjero desprestigia a Salvador Allende. El 11 de septiembre, se produce el golpe de Estado. Los aviones bombardean el palacio presidencial de la Moneda. Dicen que Salvador Allende se suicidó. Augusto Pinochet se convierte en el dictador de Chile.

II. Dans les semaines qui suivent le golpe, la répression s’abat : la junte militaire procède à 45 000 arrestations, essentiellement de sympathisants de gauche. On dénombre au moins 3 200 morts. Violence et répression poussent des centaines de milliers de Chiliens à l’exil, peut-être 200 000 personnes soit 2% de la population. Les événements suscitent une surprise considérable à travers le pays, et à l’international. Des « caravanes de la mort » « sillonnent le pays, et on installe des camps de prisonniers et de torture tels que la villa Grimaldi à Santiago ou le site plus isolé de Chacabuco dans le désert d’Atacama. Mais le stade national de Santiago, portant aujourd’hui comme surnom «le stade de la honte» reste le principal camp de concentration où plus de 40 000 opposants politiques ont été enfermés. Une répression massive s’est déroulée dans ce stade comme l’indique le texte de Jorge Edwards « Desaparecidos» qui traite de cette répression massive et comme son titre l’indique, des disparus de cette répression car en effet des milliers et des milliers de chiliens ( étant des partisans d’Allende et donc des opposants de Pinochet) ont été arrêtés, torturés et tués. C’est aussi une répression qui est omniprésente. Effectivement, le texte La « Rédaction » la composición de Antonio Skarmeta nous le montre parfaitement. Il y raconte l’histoire d’un militaire de la dictature dans une salle de classe demandant aux enfants d’écrire une rédaction ayant pour objectif de dénoncer leurs parents s’ils sont contre la dictature ou non. Cette méthode employée par la dictature est terrifiante car elle utilise la naïveté et l’innocence des enfants afin qu’ils fassent arrêter eux mêmes leurs propres parents. Cette répression s’exporte même au delà des frontières chiliennes puisque le Chili de Pinochet est impliqué dans l’opération Condor. L’opération Condor est le nom donné à une campagne d'assassinats et de lutte anti-guérilla conduite conjointement par les services secrets du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, avec le soutien tacite des États-Unis au milieu des années 1970 pour la traque, l’arrestation voire l’assassinat d’opposants politiques, notamment communistes, dans les années 1970 et 1980. Ces dictatures, pour la plupart militaires, sont idéologiquement de droite et soutenues par les États-Unis. En pleine guerre froide, ceux-ci craignent, par dessus tout, que le communisme s’installe dans les Amériques. L'opposition au régime d'Augusto Pinochet se tonifie au cours des années 80, même si les demandes pour une plus grande démocratisation se heurtent à la répression. En octobre 1988, une consultation populaire est organisée afin de permettre au chef de l'État de rester en poste jusqu'en 1997. Une coalition de plusieurs partis défavorables à Pinochet mène une vigoureuse campagne et obtient l'appui de 54,7% des électeurs. En juillet 1989, la population se prononce à 85,7% en faveur de changements constitutionnels démocratisant la vie politique chilienne. Le 14 décembre 1989, des élections permettent de déterminer un successeur à Pinochet qui quittera ses fonctions à la fin de son mandat, en mars 1990. Ce processus de démocratisation aboutira sur l’élection, en 1989, de Patricio Aylwin.

11-S lavanguardia

PATAGONIA EXPRESS de Luis Sepúlveda Nos cuenta que estuvo encerrado en una cárcel durante dos años y medio durante la dictadura. EL CHILENO LUIS SEPÚLVEDA
Cuando se produjo el golpe de Estado del 11 de septiembre 1973, fue encarcelado por sus ideas en la cárcel de Temuco.
Lo que resulta sorprendente es la actividad de los presos que luchan por su dignidad aprendiendo y compartiendo sus conocimientos. Por eso el fragmento se titula “Dignidad entre rejas”. Perdieron su libertad pero siguen libres en su mente. La denuncia de la dictadura está en el hecho de detener a gente tan valiosa. Al final, nos enteramos de que torturaban a los presos.

III. Bien que nécessairement cruciale pour le pays, l’élection de Patricio Aylwin n’est pas une rupture à part entière avec le gouvernement dictatorial d’Augusto Pinochet. En effet, même s’il n’est plus question de dérives autoritaires, on remarque que les nouvelles réformes économiques s’inscrivent, malgré le virage politique, dans la continuité de celles prises par la junte militaire. À l’orée des années 1990, la situation économique du pays est donc particulièrement fragile. Sans poser les bases d’une réelle stratégie de développement, le Chili tire toute sa croissance des exportations de produits miniers et agricoles. L’économie chilienne demeure toutefois particulièrement inégalitaire. Ce constat, auquel est rapidement confrontée la nouvelle présidente socialiste élue en 2006, Michelle Bachelet, sera l’un de ses thèmes forts de campagne et deviendra l’une de ses priorités. Comprenant qu’une « simple » réduction de la pauvreté ne suffit plus (des progrès significatifs ayant été réalisés dans ce domaine lors des 20 dernières années), elle procède, durant son mandat, à d’importantes mesures afin d’améliorer la protection sociale des travailleurs et des retraités. Elle met ainsi en place une réforme du système de retraite par capitalisation (institué en 1980), permettant à toute personne ne gagnant pas suffisamment de recevoir un complément de 120 €. En 2018, et pour la deuxième fois, Michelle Bachelet cède l’écharpe présidentielle à son principal opposant, Sebastian Piñera, qui promet aux Chiliens d’améliorer la situation économique du pays. Les chiliens remettent en cause le système économique très libéral. L’année 2019 se caractérise, elle, par une série de manifestations déclenchées par l’augmentation du prix des services publics (notamment du ticket de métro). Ce ras-le-bol massif exprime avant tout la frustration d’une partie de la population qui ne supporte plus les importantes inégalités sociales que connaît le pays. L’une des principales revendications des révoltes est de remplacer la Constitution héritée de la dictature d’Augusto Pinochet. En 2020, un référendum populaire a lieu. Le «oui» l’emporte. Le pays se dotera d’une nouvelle constitution qui sera rédigée par une assemblée constituante en 2021.

Conclusion
Discours de Salvador Allende : El último discurso de Salvador Allende (1973) (cahier)

Trabajadores de mi patria: tengo fe en Chile y su destino. Superarán otros hombres este momento gris y amargo, donde la traición pretende imponerse. Sigan ustedes sabiendo que, mucho más temprano que tarde, de nuevo abrirán las grandes alamedas por donde pase el hombre libre para construir una sociedad mejor.

Il semble que l'actualité lui donne raison.
Pour prospérer, un pays moderne doit instaurer un minimum de justice sociale, avoir un pacte social équitable qui donne sa chance à tous à l'image de ce que le père Mac Enroe voulait faire dans le film Machuca.

PLAN:

I) "Machuca"
a) Une société divisée
b) La préparation du coup d'État
c) Le coup d'État

II) Une dictature implacable, tentaculaire et installée pour durer
a) La répression
- massive : stade de Santiago (texte "desaparecidos)
- Patagonia express : la torture (l'année dernière)
- La rédaction : répression omniprésente (cahier)
b) Une répression au-delà des frontières
- "Opération Condor" / complicité d'autres dictatures, soutien des États-Unis.
c) Pinochet 1973-2004
- Biographie / référendum / sénateur à vie / Londres / jamais jugé

III Une politique libérale
a) ¿Le miracle chilien?
b) Politique libérale, les aléas du contexte économique (prix des matières premières), concessions insuffisantes (mesures Bachelet)
c) La crise de 2019 : le carcan de la constitution de Pinochet
Les mesures sont insuffisantes. De profondes inégalités.
La réaction de Piñera : armée et État d'urgence.
L'espoir avec une nouvelle constitution.