LA TRANSICIÓN DEMOCRÁTICA
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La transition

L’Espagne et L’Amérique latine dans le monde
Axe d’étude 1 les démocraties en danger
Axe d’étude 2 crises et violences (la transition démocratique)

CLARA R.H. version longue / version courte

Intro
accroche
Pascal Boniface, géopolitologue, directeur de l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques), affirme "Quelles que soient ses difficultés actuelles, la démocratie ne pourra à long terme que continuer de s’étendre dans le monde". source
amener le sujet En Europe l'Espagne s'est trouvé dans le peloton de queue en matière démocratique mais s'est distinguée par la façon dont elle est sortie de la dictature. Cette période est capitale pour comprendre l'Espagne contemporaine et porte le nom de transition démocratique. La sortie du franquisme n'était pas gagnée d'avance et il fallut tout un processus pour y parvenir sans rupture ni bain de sang. Habituellement, on situe cette période entre le 20 novembre 1975, à la mort de Franco jusqu'à l'arrivée des socialistes au gouvernement en 1982. La possibilité d'une alternance démocratique était bien la preuve du succès de la transition.
Question Ce ne fut pas un chemin de roses et il est intéressant de comprendre Comment l'Espagne est-elle passée d'une dictature à une démocratie ?
Plan Nous verrons dans un premier temps le régime dictatorial de Franco, dans un deuxième temps le déroulement de la transition démocratique et dans un troisième temps les conséquences de la transition sur l'Espagne actuelle.

 

I. Le régime dictatorial de Franco
Le régime dictatorial de Franco appelé franquisme a été mis en place par le général Franco durant la Guerre civil espagnole entre 1936 et 1939, et s'est terminé le 20 novembre 1975 lors du décès de celui-ci. Le franquisme s'appuie sur l'Armée et l'Église d'où l'idéologie est le national-catholicisme. C'est un régime autoritaire, où le chef, el Caudillo dirige le pays avec ses ministres. Le pouvoir se caractérise par un parti unique "el Movimiento nacional" et bien sûr par la censure. Pendant toute la durée du régime, l'Espagne ne possède pas de constitution formelle mais d'un ensemble de loi qui émane du pouvoir et non d'une consultation populaire. Il s'agit des Lois fondamentales du Royaume d'Espagne wikipedia. L'État franquiste a enregistré des évolutions importantes au cours de ses 39 années d'existence, principalement dans le domaine économique et la politique internationale, plus accessoirement en politique intérieure. C'est pourquoi on peut diviser l'ère de la dictature en plusieurs phases. source
1. La autarcía Ce sont les années quarante. Le premier franquisme (1939-1959) est la période d'autarcie et le régime est particulièrement répressif. Franco est isolé au milieu des démocraties victorieuses.
2. El desarrollismo (1959-1973) Les années cinquante et soixante sont la période du développement. Pendant la Guerre froide, Franco va bénéficier de l'aide des États-Unis. Dans les années 60, le dictateur confie aux "technocrates", los tecnócratas l'économie. Le pays rattrape son retard et connaît un fort taux de croissance.
3 La crisis del franquismo (1973-1975) Sur le plan économique, c'est l'époque des chocs pétroliers et les oppositions sont de plus en plus vives. Franco avait désigné comme successeur l'amiral Carrero Blanco mais celui-ci est victime d'un attentat de l'ETA en décembre 1973. Le franquisme n'a pas pu empêcher l'Espagne de changer. Le développement économique, le tourisme, l'émigration, l'ouverture sur le monde ont profondément changé les mentalités y compris dans les rangs franquistes où on distinguera deux catégories, les réformistes los aperturistas et ceux qu'on nomme los inmovilistas, el búnker, opposés à toute réforme.

conseil voir dans ton fichier l'histoire du XXe siècle, le document el franquismo (cahier de première).
Discurso de Navidad de 1969
Franco : "todo está atado y bien atado con mi propuesta y la aprobación por las Cortes de la designación como sucesor a título de Rey del Príncipe Don Juan Carlos de Borbón. ", "mientras Dios me de vida estaré con vosotros por la patria"

libro Akal

[ II. Le déroulement de la transition démocratique
D'un point de vue institutionnel, nous pouvons considérer que la transition démocratique espagnole s'étend de la mort du général Franco, en 1975, jusqu'à la première alternance politique, en 1982, avec l'arrivée au pouvoir du parti socialiste ouvrier espagnol de Felipe González. Franco disait "todo está atado y bien atado". Ce qui signifiait pour lui que la continuité du régime était assurée car il avait désigné Juan Carlos pour lui succéder et en effet deux jours après la mort du dictateur le 20 décembre 1975, Juan Carlos prêtait serment.
Le rôle du roi est déterminant. Il va réussir à engager le changement.
Il choisit comme ministre Adolfo Suárez. Ce dernier va s'engager sur la voie des réformes, de la ley a la ley, c'est-à-dire, loi après loi de façon à ne brusquer le búnker. Grâce au travail de Suárez, les partis politiques sont légalisés, la loi d'amnistie est votée, les exilés comme Santiago Carillo ou Dolores Ibarruri reviennent, des élections sont organisées en 1977, enfin la constitution est approuvée le 6 décembre 1978 par référendum. Sur le papier l'Espagne est enfin une démocratie, plus précisément une monarchie constitutionnelle. Le roi est le chef de l'État mais le système est démocratique avec deux chambres, le sénat et l'assemblée des députés.
Tout n'a pas été simple. Ce fut un long parcours semé d'embûches car le roi est pris entre deux feux, d'un côté il affronte l'hostilité des militaires et de l'autre les manifestations d'Espagnols impatients qui souffrent de la crise économique. Il faut rajouter une vague d'attentats sans précédent du groupe terroriste de l'ETA. Ces désordres sont un prétexte pour les militaires d'un retour en arrière. C'est ce qui se produisit le 23-F 1981. Le lieutenant-colonnel Antonio Tejero prend en otage les députés pendant que les chars sont dans rues de Valence. L'intervention télévisée du roi permet de faire échouer le putch. Cet événement allait donné une légitimité au roi et conforter la démocratie.
Le 10 septembre de la même année arrive le fameux Guernica. L'émotion est forte car ce tableau est considéré comme le dernier exilé. Ce retour signifie que l'Espagne est vraiment une démocratie. ]

La dictature est restée sur ses positions jusqu'au bout. Ce sera d'autant plus difficile de conduire le changement. Voici en Espagnol le déroulé des événements.

II. ¿Cómo se hizo la transición?
Antes de empezar hay que dar las fechas de la transición : empieza con la muerte de Franco y podemos decir que se acaba con el triunfo electoral de Felipe González. Franco decía "todo está atado y bien atado". Esto significaba para él la continuidad del régimen con Juan Carlos al mando para sucederle. Y así fue porque dos días después de la muerte de Franco, Juan Carlos juraba su cargo.
Pero el papel no fue quizás lo que esperaba el dictador porque con él empezó el cambio.
Eligió a Adolfo Suárez que inició las reformas, de la ley a la ley, es decir, una ley tras una ley para no apremiar al búnker. Gracias a su trabajo, los partidos políticos fueron legalizados, la ley de amnistía votada, regresaron los exiliados como Santiago Carillo o Dolores Ibarruri, se organizaron elecciones en 1977, por fin se aprobó la constitución el seis de diciembre de 1978. por referéndum. En teoría España era por fin una democracia, más precisamente una monarquía constitucional. El rey es el jefe del Estado pero el sistema es democrático con dos cámaras, el senado y el congreso de los diputados, la cámara alta y la cámara baja.
No fue sencillo conseguirlo. Fue un camino difícil porque el rey se encontró entre la espada y la pared. Por un lado, tenía que enfrentarse a los militares por otra parte, estaban las manifestaciones de los españoles que sufrían de la crisis económica y por si fuera poco ETA cometiá atentados. Aquel desorden era un buen pretexto para los militares para dar marcha atrás. Fue cuando se produjo el golpe fallido del 23-F de 1981. El teniente coronel Antonio Tejero tomó como rehenes a los diputados mientras los tanques estaban por las calles de Valencia. El Rey habló en la tele y paró el golpe. Aquel acontecimiento le daría al rey cierta legitimidad y afianzaría la democracia.
El 10 de septiembre del mismo año llegó el famoso Guernica. La emoción fue intensa porque aquel cuadro era considerado como el último exiliado. El regreso del cuadro significaba que España era una democracia de verdad.

Pour résumer, la transition a été possible grâce à des compromis. Les conflits sociaux, le terrorisme, la menace des militaires n'ont pas arrêter un processus auquel les Espagnols étaient préparés et qu'ils souhaitaient ardemment. Voyons maintenant les effets de ce changement politique majeur.

III. Les conséquences de la transition pour l'Espagne d'aujourd'hui
Les conséquences de cette mutation sont extraordinaires.
C'est d'abord un vent de liberté qui envahit l'Espagne. La movida est un mouvement artistique débridé qui incarne le changement. Des artistes comme Almódovar, des chanteurs comme Alaska, des peintres comme Ukalele se distinguent par son excentricité qui exprime en fait une joie de vivre enfin libre. La presse également connaît une renaissance. Le célèbre journal "El País" naît avec la transition.
La démocratie retrouvée est un sésame pour l'Europe. Il faut attendre un peu car la France craint la concurrence des secteurs de la pêche et de l'agriculture mais l'Espagne rejoint l'Europe en 1986. Elle bénéficie de fonds européens qui vont l'aider à devenir un pays moderne et une puissance du monde occidental.
Le slogan España va bien illustre cette réussite économique. La transformation politique de l’Espagne explique les progrès. Grâce à la démocratie, l’Espagne peut s’intégrer à l’Europe, profite des aides qui lui permettent de doter le pays de solides infrastructures. Les investissements sont massifs grâce à la stabilité du pays. 1992 donne l’image d’une Espagne triomphante. C’est l’année des Jeux olympiques à Barcelone, de l’Expo universelle à Séville, Madrid est la ville culturelle européenne et on célèbre le 500e anniversaire de la découverte des Amériques. En 2000, la croissance du PIB est de 5,3%. Le chômage chute à 8%, la dette publique diminue (35%).
Sur le plan politique, l'alternance fonctionne. C'est l'époque du bipartisme, Partido Popular et PSOE. Le système des autonomies permet de reconnaître les particularismes. Plusieurs autonomies ont deux langues offielles comme la Catalogne, Valence, le Pays basque et la Galice.
On ne peut donc nier l'extraordinaire progrès apporté par la démocratie.
Cependant, après la crise de 2008 des tensions vont apparaître et le regard sur la transition va changer. La crise économique et le mouvement des Indignés font surgir un nouveau parti Podemos.
La crise catalane va jouer un grand rôle destabilisateur car elle fait apparaître de nouveaux partis comme Ciudadanos et Vox.
Cet éparpillement rend le pays très difficile à gouverner car les partis au pouvoir ne peuvent plus obtenir de majorité et sont obligés de passer par des pactes. L'Espagne est restée en 2016 presque un an sans gouvernement.
La mauvaise conduite de Juan Carlos (épisode du safari - régularisations avec le fisc) va pousser la gauche radicale et les indépendantistes catalans à remettre en cause la monarchie et par la même la constitution.
Le clivage gauche droite est accentué par le pacte de silence et en particulier la loi d'amnistie de 1977. Un camp a été sacrifié. Au nom de la "concordia" et "la paix" la transition est passée par des compromis pour rendre possible le changement. Aucun travail de mémoire n'a été fait pour reconnaître les victimes du franquisme et donc dans les années 2000, des voix se sont fait entendre pour récupérer cette mémoire. Le président socialiste José Luis Rodriguez Zapatero fait voter en 2007 la loi de mémoire historique et en 2019 Pedro Sánchez fait exhumer la dépouille de Franco du Valle de los Caídos. (exposé d'Amandine).

 

Conclusion
On voit donc que la transition et la constitution en particulier sont la référence pour comprendre l'Espagne d'aujourd'hui. On a mesure les immenses progrès sur lesquels a débouché cette période mais aujourd'hui elle est aussi critiquée en fonction des intérêts de chacun. Ce qui est sûr c'est que la monarchie constitutionnelle malgré tout a apporté une stabilité qui a permis d'affronter des crises majeures. L'Espagne a réussi à surmonter la crise de 2008 et grâce à l'article 155 de la constitution, éviter une scission du pays. Des rattrapages comme pour le problème de la mémoire sont toujours possibles et l'essentiel reste d'assurer la prospérité économique en luttant contre les inégalités que les crises successives ont creusées cruellement.

 

Javier Valenzuela Infolibre "A diferencia de sus socios Hitler y Mussolini, Franco no perdió una guerra y, a diferencia del salazarismo portugués, su régimen no fue derribado por una revolución." "El Estado que empezó a dirigir el socialista Felipe González tras ganar las elecciones de 1982 era, básicamente, el que había ido forjando Franco. Seguían intactos la judicatura, la oligarquía económica, los cuerpos policiales, las Fuerzas Armadas, la burocracia… Tal era el pacto de la Transición... Si no lo aceptabas, te arriesgabas a que los militares salieran de sus cuarteles."

wikipedia L'Espagne devient membre des Communautés le 1er janvier 1986 en même temps que le Portugal. Cela s'accompagne d'un relèvement rapide du niveau de vie des Espagnols, grâce aux échanges commerciaux avec les autres membres, mais aussi à l'aide des fonds de cohésion, dont elle a largement bénéficié.

LIENS

Memoria histórica

La transition

fiche questions réponses

dossier

cairns La mémoire malmenée de la transition espagnole à la démocratie 2015

cairns Violence et politique dans la transition démocratique espagnole 2007

vidéos

La transition démocratique en Espagne et au Portugal 3 minutes (Espagne à partir de la minute 1.30)

 

Dans quelle mesure la Constitution espagnole s'est-elle appliquée avec succès depuis 1978?

Quel bilan de la constitution?

Dans quelle mesure l'Espagne malgré tous les dangers a-t-elle réussi sa transition démocratique?

dissertation

L'étudiant

Préparation de CLARA version courte

Intro
À la mort de Franco, l'Espagne s'est distinguée en réussissant à sortir de la dictature. Cette période est capitale pour comprendre l'Espagne contemporaine et porte le nom de transition démocratique. La sortie du franquisme n'était pas gagnée d'avance et il fallut tout un processus pour y parvenir sans rupture ni bain de sang. Habituellement, on situe cette période entre le 20 novembre 1975, à la mort de Franco jusqu'à l'arrivée des socialistes au gouvernement en 1982. La possibilité d'une alternance démocratique était bien la preuve du succès de la transition. Comment l'Espagne est-elle passée d'une dictature à une démocratie?
Nous verrons dans un premier temps le régime dictatorial de Franco, dans un deuxième temps le déroulement de la transition démocratique et dans un troisième temps les conséquences de la transition sur l'Espagne actuelle.

I. Le régime dictatorial de Franco
Après la guerre civile espagnole, 1936-1939, commence la dictature du général Franco. Elle s'achève à la mort du dictateur en 1975. L'idéologie du régime est le national-catholicisme car le franquisme s'appuie sur l'Armée et l'Église. C'est un régime autoritaire où le chef, el Caudillo dirige le pays avec ses ministres. Le pouvoir se caractérise par un parti unique el Movimiento nacional et bien sûr par la censure. Pendant toute la durée du régime, l'Espagne est régi par un ensemble de lois qui émanent du pouvoir et non d'une consultation populaire.
La dictature passe par plusieurs étapes.
La autarcía, la période d'autarcie, dans les années quarante. C'est l'étape la plus dure, la plus répressive.
El desarrollismo, pendant les années cinquante et soixante est la période de la croissance économique.
Les deux dernières années de 1973 à 1975 sont des années de crise, politique et économique. Le franquisme n'a pas pu empêcher l'Espagne de changer. Le développement économique, le tourisme, l'émigration, l'ouverture sur le monde ont profondément changé les mentalités y compris dans les rangs franquistes.

Les militaires veulent préserver l'héritage de Franco. Voilà en espagnol comment le roi va oeuvrer pour le changement.

II. ¿Cómo se hizo la transición?


Franco decía "todo está atado y bien atado". Esto significaba la continuidad del régimen. Pero Juan Carlos optó por la democracia. Su nuevo ministro Adolfo Suárez inició las reformas, de la ley a la ley para evitar una reacción de los franquistas. Los partidos políticos fueron legalizados, la ley de amnistía fue votada, regresaron los exiliados. Con las elecciones y la Constitución del seis de diciembre de 1978 España era por fin una democracia, una monarquía constitucional.
La transición fue complicada porque el rey se encontró entre la espada y la pared. Por un lado, los militares no querían cambios, por otro lado, los españoles pedían reformas. Además ETA cometía atentados. Aquel desorden era un buen pretexto para los militares y se produjo el golpe del 23-F. Menos mal el rey paró el golpe. El 10 de septiembre del mismo año llegó el famoso Guernica, el último exiliado. España era una democracia de verdad.

Pour résumer, la transition a été possible grâce à des compromis. Les conflits sociaux, le terrorisme, la menace des militaires n'ont pas arrêter un processus auquel les Espagnols étaient préparés et qu'ils souhaitaient ardemment. Voyons maintenant les effets de ce changement politique majeur.

III. Les conséquences de la transition pour l'Espagne d'aujourd'hui
Les conséquences de cette mutation sont extraordinaires.
C'est d'abord un vent de liberté qui souffle sur l'Espagne avec le courant artistique de la « La movida ».
La démocratie permet à l'Espagne d'entrer dans l'Europe. Elle va bénéficier de fonds qui vont l'aider à devenir un pays moderne.
L'Espagne est constituée de 17 autonomies et respecte ainsi les particularismes.
Cependant, après la crise de 2008 le regard sur la transition va changer.
De nouveaux partis vont apparaître Podemos en réaction à la crise, Ciudadanos et Vox en réaction au séparatisme catalan. Il sera désormais plus difficile de gouverner.
Par ailleurs, la mauvaise conduite de Juan Carlos va pousser certains à remettre en question la monarchie.
On reproche aussi à la transition "le pacto de silencio", c'est-à-dire, d'avoir laissé de côté le travail de mémoire. A partir des années 2000, des voix se sont fait entendre pour récupérer cette mémoire. Le président socialiste Rodriguez Zapatero fait voter en 2007 la loi de mémoire historique et en 2019 Pedro Sánchez fait exhumer la dépouille de Franco du Valle de los Caídos.
Conclusion
Pour conclure, nous pouvons donc dire que la transition et la constitution en particulier ont permis d'immenses progrès. Aujourd'hui, elle est critiquée par certains.
La monarchie constitutionnelle, malgré tout, a apporté une stabilité qui a permis d'affronter des crises majeures.

 

FRANÇAIS II. Le déroulement de la transition démocratique
D'un point de vue institutionnel, nous pouvons considérer que la transition démocratique espagnole s'étend de la mort du général Franco, en 1975, jusqu'à la première alternance politique, en 1982, avec l'arrivée au pouvoir du parti socialiste ouvrier espagnol de Felipe Gonzales. Franco disait "todo está atado y bien atado". Ce qui signifiait pour lui que la continuité du régime était assurée car il avait désigné Juan Carlos pour lui succéder et en effet deux jours après la mort du dictateur le 20 décembre 1975, Juan Carlos prêtait serment et il allait engager le changement. Il choisit comme ministre Adolfo Suárez. Ce dernier va réformer le système, de la ley a la ley, c'est-à-dire, loi après loi de façon à ne brusquer les militaires franquistes, le búnker. Grâce au travail de Suárez, les partis politiques sont légalisés, la loi d'amnistie est votée, les exilés reviennent, des élections sont organisées en 1977, enfin la constitution est approuvée le 6 décembre 1978 par référendum. Sur le papier l'Espagne est enfin une démocratie, plus précisément une monarchie constitutionnelle. Le roi est le chef de l'État mais le système est démocratique avec deux chambres, le sénat et l'assemblée des députés.

 

III. première version Les conséquences de la transition pour l'Espagne d'aujourd'hui
Les conséquences de cette mutation sont extraordinaires.
C'est d'abord un vent de liberté qui envahit l'Espagne. Tout d’abord avec le mouvement artistique « La movida » qui représente le changement et qui exprime par son excentricité, la joie de vivre. La presse également connaît une renaissance avec la l'apparition du célèbre journal "El País". La démocratie retrouvée est un sésame pour l'Europe. En 1986, l’Espagne rejoint l’Europe et bénéficie de fonds européens qui vont l'aider à devenir un pays moderne et une puissance du monde occidental.
Sur le plan politique, l'alternance fonctionne. Le système des autonomies permet de reconnaître les particularismes. On ne peut donc nier l'extraordinaire progrès apporté par la démocratie. Cependant, après la crise de 2008 des tensions vont apparaître et le regard sur la transition va changer. De nouveaux partis vont apparaître Podemos en réaction à la crise, Ciudadanos et Vox en réaction à la crise catalane. Cette augmentation du nombre de partis rend le pays très difficile à gouverner car les partis au pouvoir ne peuvent plus obtenir de majorité et sont obligés de passer par des pactes. L'Espagne est restée en 2016 presque un an sans gouvernement.
Par ailleurs, la mauvaise conduite de Juan Carlos (épisode du safari - régularisations avec le fisc) va pousser la gauche radicale et les indépendantistes catalans à remettre en cause la monarchie et par la même occasion la constitution. Juan Carlos abdique alors en 2014 en faveur de son fils Felipe VI. Durant toutes ces années aucun travail de mémoire n'a été fait pour reconnaître les victimes du franquisme et donc dans les années 2000, des voix se sont fait entendre pour récupérer cette mémoire. Le président socialiste José Luis Rodriguez Zapatero fait voter en 2007 la loi de mémoire historique et en 2019 Pedro Sánchez fait exhumer la dépouille de Franco du Valle de los Caídos.

 

 

EL PÁJARO